Politique

11 novembre 2022

Mgr Eleganti - Le prétendu synode sur la synodalité 

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L'Eglise n'a pas fait fausse route pendant 2000 ans pour être éclairée et détrompée au 21e siècle, c'est-à-dire de nos jours, par un processus synodal. Pour cela, nous n'avons besoin ni de Vatican III, ni d'une manifestation de remplacement allégée appelée "Synod on Synodality". Je pensais, comme le titre l'indique, que le thème à traiter serait la "synodalité" en tant que prétendu nouveau modus operandi de l'Eglise. Mais non, au lieu de cela, il s'agit à nouveau des mêmes boulettes synodales, réchauffées pour la énième fois depuis les années 70 : Démocratie, participation, participation au pouvoir, femmes à tous les postes et diaconat des femmes ou sacerdoce des femmes ; révision de la morale sexuelle en ce qui concerne les relations sexuelles hors mariage, le remariage et l'homosexualité, abandon de la centralité des prêtres dans la liturgie, etc. Nous connaissons tout cela. Les postulats répétés à maintes reprises sont mis dans de nouvelles bouteilles sur lesquelles sont collées les étiquettes "Listening", "Inclusivity", "Welcoming", "Diversity", "Equality", dans une sorte de campagne de marketing qui vend ce qui était hier comme ce qui est aujourd'hui et le présente gentiment à l'homme ou à la femme. Ce sont tous des termes qui sonnent bien et qui ont une connotation émotionnelle positive, mais ce sont justement des formules vides par rapport à la vérité ou à la justesse d'une position dont il s'agit concrètement. [...]

Cela n'a rien à voir avec un processus de réforme rempli d'esprit. Ce n'est rien d'autre que la politisation interne à l'Eglise de ces thèmes, par opposition au discernement de l'Esprit, qui n'est pas du tout entrepris à ce sujet ou qui a déjà été entrepris et achevé, par exemple sur la question du sacerdoce féminin. Sinon, il faudrait rejeter les positions qui sont manifestement en contradiction avec l'enseignement et la Tradition de l'Eglise. Ce serait là un véritable discernement. Le discernement n'est qu'apparent, car les agendas sont fixés depuis le début (cf. la voie synodale en Allemagne et ses mauvaises copies dans d'autres pays comme la Suisse) et doivent maintenant être avancés au niveau de l'Eglise universelle et l'opposition doit être adoucie après un long blocage des soi-disant réformes sous Jean-Paul II et Benoît XVI. Tous les enfants le voient depuis la rive. L'hypocrisie est sans limite. Depuis 60 ans, je ne fais que vivre et entendre des choses connues à ce sujet, et ce jusqu'à la nausée. Car la répétition n'améliore pas les choses et ne les rend pas plus convaincantes. Les mauvaises choses doivent être supprimées. Ce qui s'est perfectionné, c'est le sophisme et la sémantique. Bätzing est allé particulièrement loin dans ce domaine. Le rocher de Pierre est une dune mouvante qui suit (syn-odos), à peine ou avec hésitation, mais qui n'apporte pas vraiment de clarté. Et cette clarté, que ses prédécesseurs et les conciles œcuméniques précédents ont créée, n'est plus acceptée. Cela vaut également pour les textes du Concile Vatican II, par exemple sur le sacerdoce et l'épiscopat. Au lieu de cela, on fait comme s'il s'agissait toujours de questions ouvertes du point de vue du magistère.

Nous avons oublié que l'Église est une Église "enseignante" (ecclesia docens), une "mater et magistra", une "mère et maîtresse" de la vérité et de la moralité ou de la foi, et non une rêveuse qui doit être prise par la main par l'esprit du temps. Elle a toujours été guidée par l'Esprit Saint à travers le temps et ne se contredit pas elle-même dans son enseignement, par exemple dans le jugement de l'homosexualité : un grand mal dans le clergé des 50 dernières années, qui n'est toujours pas abordé - mais qui est dissimulé avec d'autant plus de succès, même tout en haut au Vatican.

Source : Kath.net

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